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3 décembre 2008

Le retour de l'intrus

Hier matin, en arrivant à la mairie du Teich, il a été salué d'un cordial et chaleureux « M. le député ». François Deluga n'a caché ni son émotion, ni sa fierté. Même s'il refuse de parler de « revanche », il attendait ce moment depuis 2002, lorsque Marie-Hélène des Esgaulx, pas encore maire de Gujan-Mestras, lui a ravi le siège qu'il avait lui-même raflé au maire UDF de Lège-Cap-Ferret, Robert Cazalet, en 1997.

À 52 ans - depuis le 18 novembre -, François Deluga vit les aléas de la politique depuis plus de trente ans, lorsqu'en 1977, secrétaire des étudiants socialistes de Sciences Po, il a participé à la campagne des municipales à Bordeaux.

Attaché parlementaire

S'il a découvert la politique « de l'intérieur », comme chargé d'études au Conseil général, avec Philippe Madrelle, aux côtés d'Alain Anziani et Gilles Savary, ou comme directeur de cabinet du maire de Saint-Médard-en-Jalles, Serge Lamaison, il l'a pratiquée « sur le terrain », dès la fin de ses études, en 1981. Il était alors attaché parlementaire de Kleber Haye, député socialiste de la 7e circonscription, avant que le canton de Léognan ne soit détaché du bassin d'Arcachon et du Sud-Gironde pour « droitiser » la 8e circonscription.

Né à Bordeaux, d'un père aux racines sud-girondines et d'une mère d'origine canadienne, François Deluga a rapidement mesuré que Le Teich, où il campait adolescent, était « gagnable par le Parti socialiste ». En 1983, la liste d'André Troubet, où il figurait en deuxième position, n'a eu aucun élu. Six ans plus tard, François Deluga a enlevé la mairie avec 60 % des suffrages, augmentant chaque fois sa marge. 77 % l'an dernier.

En 1997, il ne visait pas vraiment le siège de député : « Je partais pour 2002, persuadé qu'on ne gagne jamais une élection la première fois ». C'est en 2002 qu'il a été battu : « J'ai considéré ça comme une injustice, car j'avais beaucoup travaillé. J'avais le sentiment qu'on payait une multitude d'erreurs nationales. »

Comme beaucoup, il a soutenu Jacques Chirac au second tour de la présidentielle : « J'ai fait passer les grands principes avant l'intérêt personnel. »

Aujourd'hui à Paris

34688671a3Il assure que sa défaite, l'an dernier, l'a moins affecté : « Celui qui gagne la présidentielle emporte l'Assemblée nationale. »

Cette année, il a donné l'impression de se faire prier : « Je réfléchissais. J'ai senti que la poussée des militants et des gens était plus forte, ils ne supportaient pas l'immoralité de la tactique de l'UMP pour se passer le siège de député ».

D'ici à la fin décembre, il démissionnera du Conseil régional, où il devrait être remplacé par la suivante sur la liste, Mireille Kerbaol de Lormont.

Ce matin, à Paris, il assiste à sa première réunion du groupe socialiste de l'Assemblée nationale, présidé par Jean-Marc Ayrault, en compagnie de la nouvelle première secrétaire, Martine Aubry, qui l'a appelé au soir du premier tour et l'a félicité dimanche soir. Cet après-midi, il retrouvera aussi son ami Alain Rousset dans l'hémicycle, avec « une grande satisfaction et le sentiment d'avoir gagné sur mes idées et mes projets ». Et une « grande sérénité » : « J'ai passé l'âge de l'ambition. Si je perds en 2012, je serai toujours maire du Teich. »

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