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6 novembre 2008

Une réponse socialiste à la crise

 

Tribune Par Harlem Désir, Michel Sapin et Bernard Soulage.

 

Le monde subit une quadruple crise. Financière avec les pertes colossales et la faillite des banques. Economique, puisque sont désormais atteints la croissance, l'emploi et le pouvoir d'achat. Ecologique avec le réchauffement climatique et la rareté des matières premières. Politique, puisque les acteurs à son origine ont profité des dérégulations et de la concurrence entre les Etats grâce aux politiques menées par les conservateurs en Europe et dans le monde.

Les discours et l'agitation brouillonne de Nicolas Sarkozy, à l'inverse de ce qu'il proclamait il y a un an, nous mènent aujourd'hui dans un monde irréel et n'efface pas sa responsabilité dans nos déficits abyssaux. Les socialistes doivent refuser la démagogie et les postures en proposant des réponses nouvelles, crédibles et courageuses où la puissance publique retrouve sa place régulatrice.home

Au niveau mondial, la convocation d'une conférence monétaire et financière internationale doit conduire à refonder le système monétaire en mettant fin au règne du dollar. La création, à partir du FMI, d'un pôle de régulation des marchés financiers doit garantir les normes et règles issues de cette conférence. Un accord sur la lutte contre les paradis fiscaux est la brique de base d'un monde financier refondé. La création d'un Conseil de sécurité économique doit permettre d'harmoniser les règles du commerce, les objectifs de lutte contre la pauvreté et les normes sociales et environnementales.

C'est au niveau européen que se situent aujourd'hui les plus grands enjeux. Au-delà de la réaction d'urgence, nous devons construire un gouvernement économique harmonisant les politiques fiscales et sociales, dialoguant avec la Banque centrale européenne, finançant la solidarité entre pays, pilotant un budget porté à 1,5 % du PIB. L'Union doit pouvoir emprunter et financer un vaste plan de relance fondé sur la recherche d'une croissance durable avec des projets d'infrastructures respectueux de l'environnement, des dispositifs d'utilisation des énergies renouvelables et l'accélération des programmes de recherche et d'innovation. Un emprunt de 100 milliards d'euros (soit environ 1 point de PIB de l'Union européenne) est compatible avec ses capacités de remboursement. L'Union européenne doit aussi être le fer de lance de la réforme financière : réglementation des fonds spéculatifs, réforme des agences de notation, modification des normes comptables, refus des paradis fiscaux notamment au sein des pays de l'Union.

En France, les socialistes ont fait le choix de ne pas s'opposer aux propositions plus qu'imparfaites faites en octobre mais insuffisantes au plan financier, économique, voire moral. Elles doivent être assorties de l'assurance que toutes les sommes qui seront récupérées reviendront directement à l'Etat et aux contribuables. L'Etat doit jouer tout son rôle d'actionnaire, y compris sur les rémunérations des dirigeants.

Au-delà, l'urgence est de prévoir un soutien à l'économie réelle. Notre pays est très en retard, ayant déjà mangé ses faibles marges par le « paquet fiscal ». Le plan récemment annoncé par le président de la République n'est pas à la hauteur de la conjoncture. Le premier devoir, dans cette situation, est de créer un Fonds national de garantie permettant de garantir les crédits qui seraient distribués pour les projets des PME et pour l'accession à la propriété par un système de caution publique.

Il faut baisser l'impôt sur les sociétés pour les entreprises qui réinvestissent leurs bénéfices et créer un crédit d'impôt innovation pour les PME, qui assureront le redémarrage de l'activité. Il faut soutenir le pouvoir d'achat en conditionnant les exonérations de cotisations à des accords sur l'emploi et les salaires et en relevant la prime pour l'emploi. Enfin, l'investissement public doit être soutenu par la garantie d'emprunt des collectivités locales et le maintien des dotations de l'Etat, car elles réalisent 73 % des investissements en France.

Il nous faudra aussi aller au-delà des nécessaires mesures d'urgence. Le socialisme que nous défendons propose un autre modèle économique, qui impose aux marchés des régulations, de la redistribution et permet le financement des services publics. Entre les improvisations cyniques de la droite et un repli sur des visions anciennes qui fragmenteraient l'Europe, il y a place pour un socialisme s'appuyant sur une puissance publique efficace, un Etat social prévoyant, une Union européenne protectrice et influente. Il est temps pour le Parti socialiste d'ouvrir ce chemin avec ses partenaires socialistes et sociaux démocrates européens.

Tribune publiée dans Les Echos - Edition du 5 novembre 2008.

 

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Commentaires
V
Le socialisme républicain fait parler de lui. Pas comme il le souhaite sans doute, mais enfin il fait parler de lui, et d'elles! Le semblable. C'est mieux que rien quand on vit de messages augustes et d'images impériales. Pube et liberté sont facteurs de puberté et donc de virginité garantie. Une assemblée de grenouilles de bénitier le houspille, l'adjure, le conjure, l'engage à parler, qu'il dise enfin qu'il n'est pas çui qu'on croyait! Un marxisme raté. Il a pourtant tout fait pour qu'il en soit ainsi de Jaurès à Blum et de Blum à Mitterand, tous fiers d'être français. Car être Français, c'est racheter le monde, en trouvant les justes mots, planqués sous le matelas des ogres et bougres de la finance.<br /> Mais trêve de balivernes, revenons à lui en tant que telle pensée perdue! Pour traquer le pink en lui, devenons les Pinkerton du nouveau monde qui vient. Tout le monde peut constater d'abord que la gauche utile ne dédaigne pas, loin de là, l'inutilité des coups et blessures de chapelles, ordinairement attribuée aux extrêmes et autres groupuscules, ces RUStres qui donnent dans le totalitarISME ou politique de la terre brûlée. En conséquence de quoi, le réel, comme la femme au foyer ou le christ sur l'autel, n'a plus qu'à attendre que vienne à lui ou elle, l'effort viril de transformation du monde qu'on nomme, en république française, changer la vie ou rupture avec soi, sans concession. A peuple de psychologues, redoutable catalogue.<br /> Ce constat plutôt banal, mais que nul ou presque ne voit, mériterait plusieurs vraies observations qui diffèrent de l'enregistrement médiumnique et parlementaire, en ce qu'elles se savent mues par une pensée qui les précède, contrairement aux observations pur jus qui le nient farouchement. C'est que le besoin de penser leur vient pareillement aux fesses qui, le matin, pour ce faire se posent à l'endroit qu'il convient. La première chose à rappeler est donc que la souveraineté quand bien même républicaine ne se partage pas et même qu'elle s'impose aux autres. C'est un fait d'expérience pour qui s'est engagé dans une lutte perpétuelle à la paix avec soi. La démocratie n'abolit pas la lutte au droit du plus fort à gouverner, au contraire, elle l'exalte. A la fin, il ne peut (provisoirement, s'entend) n'en rester qu'un. Cette logique est aussi celle de l'économie politique pour qui le monde est un tout insaisissable, se révolutionnant sans cesse (révolutionnaires s'abstenir!), et qui ne peut par conséquent être l'objet d'une pensée totale, sous peine de totalitarisme. Cette coquille coquine ne l'empêche pas d'énoncer à ce propos un jugement tout aussi viril que définitif. Elle sait qu'on n'a pas à savoir ce qui n'est pas. L'expérience de ce qui est mal, revenant en dernier ressort aux meilleurs. Ces meilleurs, étant soigneusement sélectionnés par les corps institués. Et eux-mêmes pas à pas patiemment, se constituant depuis des siècles, au prix de tâtonnements intuitifs et d'erreurs inévitables, de toute façon forcloses.<br /> Le socialisme républicain est donc pris dans un de ces chahuts où l'amour du prochain en vient aux mains, c'est humain! Il y a des façons plus ou moins élégantes de se retrouver qui varie entre ineffable élégie et charivari monté comme un âne. Si se faire foutre est un moment pénible d'acculturation limite indigne, il promeut néanmoins la sagesse, comme jadis l'enseignait Charles Fourier, en se riant du grand foutoir démocratique. Mais de ce côté-ci du monde, cette opinion est si bien bouclée à l'allemande que la boucler est considéré comme chose raisonnable.<br /> L'autre fait, à nos yeux, fondamental est que cet épisode rappelle une célèbre pube: parti ou état, il faut choisir. Marx, le plus libéral d'entre les intellectuels européens de son époque, l'a dit aux libéraux qui lui ont préféré le libéralisme, un étatisme. Messieurs et mesdames les socialistes français qui refont le monde, comme leur collègue ex-ministre de l'intérieur, passionné d'identité de toutes sortes, un jour poisson, un jour oiseau, croient possible d'être juge suprême et partie opprimée d'une même nationale patrie, tout en s'ouvrant au monde conçu comme une image en plus vaste de la société française. Fatalement, ils se font les bourreaux d'eux-mêmes, mais au lieu d'en rire, montrent une gueule 100% réactionnaire. Chose qui plaît du côté des ministères.
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