Ségolène Royal, ou la répétition des erreurs du passé
par Alain Anziani, Premier Secrétaire fédéral de la Gironde
Nous respectons la personne de Ségolène Royal, qui n’est évidemment pas en cause.
Mais
nous considérons que les choix politiques qui ont été les siens depuis deux ans, et qu’elle a
confirmés à la tribune du congrès de Reims, ne permettront ni de construire le socialisme
du 21ème siècle, ni de rassembler les socialistes pour faire gagner la gauche.
Faut-il rappeler
les thématiques avancées par Ségolène Royal en 2006 et 2007 ? Le travail, comme valeur
morale, la famille et l’autorité comme références constantes, la région comme cadre privilégié
de l’action contre la bureaucratie de l’Etat.
Le tout ponctué par des citations de l’Evangile, avec le désormais célèbre « aimez-vous les uns les autres », sur fond de dénonciation des appareils politiques, à commencer par le Parti socialiste, au profit d’une mystique de la démocratie non pas participative, mais personnalisée à l’extrême.
S’il y a un enseignement du congrès de Reims, c’est que Ségolène Royal n’a pas changé. A la tribune, elle a même confirmé qu’elle restait fidèle à tout ce passif qui nous a conduits à la défaite à l’élection présidentielle. Contrairement à ce qu’elle prétend, Ségolène Royal n’est pas la candidate du changement. Elle est la candidate de la répétition de l’échec de 2007.
Où est le nouveau et où est l’ancien ?
- Est-ce incarner un nouveau Parti socialiste que de vouloir réintégrer Georges Frêche pour
gagner des voix dans la fédération de l’Hérault ?
- Est-ce incarner une nouvelle manière de faire de la politique que de défendre la hausse du
SMIC le temps d’une campagne pour déclarer après que l’on n’y croyait pas ?
- Est-ce incarner une nouvelle manière de faire de la politique que de faire distribuer des tracts
sur « Bayrou, l’autre visage de la droite » avant le 1er tour pour aller, en vue du second tour,
sonner à sa porte et lui proposer d’être Premier ministre ?
- Est-ce incarner une nouvelle manière de faire de la politique que distribuer déjà les postes du secrétariat national, à Vincent Peillon ou à la fédération des Bouches-du-Rhône, le congrès
même pas encore commencé ?
Ségolène Royal et ses amis ont également confirmé à Reims vouloir mettre fin au
fonctionnement actuel du Parti socialiste. Plus de représentation proportionnelle, mais un fonctionnement majoritaire, qui donnerait tout le pouvoir à la motion arrivée en tête. Plus
d’instances de décision, mais un fonctionnement plébiscitaire fondé sur le lien direct entre le
chef et les supporters. Plus de débats, mais un fonctionnement autoritaire et personnel. Oui,
avec Ségolène Royal, le Parti socialiste deviendrait une UMP de gauche.