Pourquoi nier que je suis un peu triste ?
oBertrand Delanoë RTL Soir
Ce qui se joue c’est la course
au titre de chef de l’opposition. Première manche et vous faites 2ème...
"Je fais deuxième mais ce qui se joue,
ce n’est pas le leadership, c’est la réponse des socialistes français
aux citoyens dans cette période de crise. Quel parti d’opposition sommes
nous, quelle efficacité, quelle vérité nous transmettons, et donc quelle
utilité nous avons pour les citoyens ?"
Vous étiez favori pendant toute la
campagne, vous arrivez deuxième, êtes-vous déçu ?
"Il ne faut jamais être favori,
c’est la preuve. Oui je suis un peu déçu parce que je crois dans mes
convictions, que la démocratie française a besoin d’un parti socialiste
fort, moderne, inventif et efficace. En tout cas mes convictions pour mes idées
restent entières, mon engagement reste entier et je vais essayer de contribuer
à un rassemblement des socialistes (...)"
Etes vous prêt à travailler avec
Ségolène Royal ?
"Moi je suis prêt à travailler avec
tous les socialistes, sans aucune exclusive. Je prend acte du vote, Ségolène a
fait 29%. Il y a 100% qui doivent être pris en compte, et c’est elle qui
arrive en tête, c’est un fait politique. Ce sont mes idées que je veux
mettre au cœur de ma démarche de contribution au rassemblement. Les
citoyens ont envie de comprendre ce que leur proposent les socialistes.
(...)."
Ségolène Royal a-t-elle une légitimité pour devenir Premier secrétaire ?
"Mais tous ceux qui seront candidats
ont une légitimité. Ségolène a une légitimité de 29%, d’autres de 25% ou
de 24%, de 19%... de toute façon il faudra 50%."
Vous serez candidat ?
"J’étais candidat, je peux
l’être mais je n’en fais pas du tout une question de personne. Je
ne veux pas être un problème, je veux contribuer à une solution et pour le
moment ce qui m’intéresse c’est la solution par le fond :
c'est-à-dire le projet, l’action que nous menons pour ce pays. Je suis
un militant parmi les militants, prêt à donner beaucoup de mon temps et de mon
énergie, mais ce n’est pas une question de responsabilité ou de
pouvoir."
Vous êtes prêt à être candidat, ou à
mettre votre candidature de côté ?
"(…) je suis disponible
d’abord pour les idées, pour l’engagement, pour le rassemblement,
pour l’ambition collective. Je sais que j’ai fait 25% et pas
29%."
Avez-vous parlé avec les autres ?
"J’ai parlé aujourd’hui
avec Ségolène Royal, avec Martine Aubry et avec Benoît c'est dans
quelques instants."
Avec lequel êtes vous le plus prêt à
vous entendre ?
"On a des liens, des proximités, des
différences, de toute façon il faut qu’on passe par-dessus tout ça pour
savoir si on veut vraiment servir ce que nous sommes ensemble, mais avec un
souci de vérité. Je ne veux pas de combinaison, pas d’arrangement
tactique, je veux quelque chose de sincère sur le fond."
Pas de front anti-Ségolène
alors ?
"Ni anti-Ségolène, ni anti-Delanoë, ni
anti-Martine, ni anti-Benoit, un front pour les français, et pour les valeurs
de la Gauche."
Vous avez dit que vous étiez déçu,
c’est un échec personnel pour vous ?
"Il y a de ça. Ca me peine un petit peu
parce que je crois en ce que je fais, et pour celles et ceux qui se sont
engagés avec beaucoup de force autour de la proposition politique que je
faisais. Mais mon engagement, ma volonté de servir, ne sont absolument pas
entamés. Pourquoi nier que je suis un peu triste ? Oui, je le suis un
petit peu mais ce n’est pas grave, ça passera."